«On me crache dessus»… Les terribles témoignages de femmes musulmanes en France



«La polémique autour de l’interdiction du burkini divise la France, et l’Allemagne se penche sur une proposition de loi ​limitant le port du voile. Nous aimerions recueillir des témoignages de musulmanes en Europe qui vivent avec ces débats au quotidien.» Telle était l'annonce du New York Times publiée le 22 août dernier
Plus d'un millier de femmes ont répondu,«de France, de Belgique et d'ailleurs», faisant part de leur détresse et des discriminations quotidiennes dont elles font l'objet parce qu'elles sont musulmanes - voilées ou non. Le New York Times publie aujourd'hui les témoignages de celles dont on s'est tant accaparé la parole cet été sans pour autant chercher à les entendre. Elles s'appellent Laurie, Dina ou Hajer. Beaucoup disent vouloir quitter la France.

«Peur un jour de porter une lune jaune sur mes habits»

Charlotte étudiante de 23 ans à Toulouse explique ainsi :
«On m’insulte, me crache dessus (littéralement) tous les jours dans le métro, le bus, mon école. Pourtant, je n’ai jamais insulté, frappé quelqu’un. Non, je suis juste musulmane. Je pense sérieusement partir vivre ailleurs, où le regard des autres ne me fera plus pleurer chaque soir dans mon lit. J’ai peur un jour de porter une lune jaune sur mes habits, comme l’étoile de David pour les Juifs il n’y a pas si longtemps.
Merci à vous de nous écouter et nous donner la parole.»
De son côté, Nora, étudiante en école d'ingénieurs à Paris, décrit son quotidien qu'elle compare à celui de l'apartheid:
«Je me sens mal à en devenir parano! Élève en classe préparatoire, je me suis fait insulter de salafiste et menacer de mort par un de mes camarades de classe. Pourquoi? Car il m’a vue dans la rue avec mon voile. Quand je suis partie voir le proviseur-adjoint du lycée, la seule solution qu’elle a trouvée était notre renvoi à tous les deux si nous n’apaisions pas les tensions qu’il avait provoquées. Un vrai cauchemar, où toutes les issues mènent à l’injustice.
 
En écrivant ces mots, j’ai les larmes aux yeux, et sans vouloir nous positionner en tant que victimes, leurs acharnements sur ces détails vont faire que je vais partir de ce pays tôt ou tard. Ils auront sûrement obtenu ce qu’ils veulent, mais je n’ai pas la force de Rosa Parks. Une ingénieure en moins en France, voilà leur punition.»

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